Les Infrastructures linéaires de transport (ILT) constituent une des sources principales de fragmentation des habitats naturels. Prises transversalement, elles occasionnent en effet des coupures dans le paysage pouvant interrompre les flux d’individus et représenter des discontinuités physiques ou chimiques (eau, sols, pollutions, etc.). Cet effet fragmentant est désormais bien documenté. La France est particulièrement concernée par cette problématique compte tenu de l’étendue de son réseau d’ILT.

Dans le même temps, la question se pose de savoir si les infrastructures linéaires de transport, prises longitudinalement, peuvent éventuellement, en particulier via leurs dépendances, jouer un rôle d’habitat voire de corridor écologique pour la biodiversité. En effet, la surface des dépendances associées aux ILT est considérable : au niveau national, uniquement pour le réseau routier, les dépendances vertes sont estimées à 4 500 km², soit une surface supérieure à celle des sept parcs nationaux terrestres réunis (3 450 km²).

L’objectif du projet COHNECS-IT est de s’intéresser précisément à cette problématique. Son but est de confirmer ou infirmer ce rôle et le cas échéant de le contextualiser, en fonction du paysage environnant, des compartiments de la biodiversité ou encore de la nature des dépendances vertes des ILT et de ces ILT elles-mêmes.

Notre problématique est donc la suivante :

« Dans quels contextes (d’occupation du sol, paysager, écologique, nature des dépendances vertes des ILT et des ILT elles-mêmes, etc.) et/ou pour quels compartiments de biodiversité, les dépendances vertes des infrastructures linéaires de transport sont-elles utilisées comme milieu de vie ou axe de déplacement ? »